“Il y a 21 ans, au moins 702 personnes étaient massacrées, brûlées dans leurs maisons pour la plupart des femmes et des enfants” déplore le président de la Fondation Panzi.
“Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. Souvenons-nous du Massacre des congolais à Makobola” a tweeté Denis Mukwege avec le hastag #JusticepourMakobola.
Un devoir de mémoire rappelle le chroniqueur Benjamin Babunga Watuna
Le 30 décembre 1998, des populations civiles sont sauvagement massacrées à Makobola, dans le Sud-Kivu, titre Benjamin Babunga Watuna, humanitaire, qui consacre ses soirées à rédiger les faits historiques de la région de Grands-Lacs qu’il partage sur les réseaux sociaux, essentiellement sur dans le groupe Facebook “Et si nous parlions de l’histoire ?” regroupant 47 1000 membres.
“À ce moment-là, la partie est du pays est occupée par la rébellion du RCD. Le 25 décembre, jour de Noël, les militaires rebelles du RCD décident de déplacer leur position de Makobola I (qui se trouve en territoire d’Uvira) vers Makobola II (de l’autre côté de la rivière, en territoire de Fizi). Pour le peuple Bembe, cela constitue une provocation : l’occupation des terres de leurs ancêtres par les “étrangers”. C’est ainsi que le mardi 29 décembre 1998 à 17h, ils enverront un message à la population dans lequel ils annonceront une attaque dans la ville en vue de déloger les militaires du RCD (essentiellement constitués de rwandais)” revient-il sur les faits.
“Et exactement à 17h30, ils attaquent et mettent en déroute les troupes du RCD dont le salut était dans la fuite après avoir perdu certains d’entre eux. Jusqu’au matin du mercredi 30 décembre, les Maï-Maï sont maîtres du village, mais vers 10h, une nouvelle va circuler selon laquelle des renforts de troupes rwandaises sont en route vers Makobola, en provenance d’Uvira. Les Maï-Maï se décidèrent de se retirer du village, regagnant les montagnes qui surplombent Makobola II. C’est alors que les éléments du RCD entrèrent dans Makobola sans y rencontrer une quelconque résistance. Ils se livrèrent à des représailles contre la population civile accusée d’avoir collaboré avec l’ennemi. Ils mirent feu au village entier, tuant environ 612 personnes (dont une grande partie de femmes et enfants), la plupart calcinées dans leurs maisons.”
Le gouverneur de la province du Sud-Kivu à cette époque, (Norbert Basengezi Katintima) minimisera les tueries, s’attaquant sur la voie des ondes à l’église catholique qui avait rapporté ce massacre. Il sera soutenu dans sa version par le président du RCD, le professeur Wamba Dia Wamba qui avait déclaré ”…. dans la nuit du 30 décembre, il y a eu 4 petits bateaux qui portaient des éléments des FDD Burundais qui traversaient du Burundi en direction de Makobola, un petit village qui, selon les données en ma disposition, ne compte même pas 500 personnes. C’est alors qu’ils se sont engagés dans les combats avec nos forces. Beaucoup d’éléments FDD ont été tués et d’autres se sont enfuis” écrit Babunga, appelant à retrouver l’article sur son blog.
Fiston Mahamba (@FMLarousse) |ICI KIVU