Plus de 10 000 personnes, dans leur grande majorité des femmes dont près de 20 % d’entre elles sont mineures ont été victimes des violences sexuelles en RDC, rapporte l’organisation internationale Medecin sans Frontières, dans un article publié ce dimanche 18 juillet 2021.
Le MSF indique qu’aumoins 10 810 personnes ont trouvé la force de demander de l’aide, plusieurs autres restent sans voix craignant pour leur sécurité et réputation.
Parmi ceux qui ont demandé de l’aide, Felicité, 19 ans, depuis le Nord-Kivu, dit avoir été violée par son oncle.
« Après la mort de mon père, je suis allée vivre chez mon oncle. Quand sa femme sortait acheter des marchandises, il tentait, sans succès, d’avoir des relations sexuelles avec moi » révèle-t-elle.
Elle indique que son oncle l’a d’abord drogué avant d’abuser d’elle.
« Il voulait que je sois sa femme, il insistait. Un jour, il est venu dans ma chambre et m’a apporté une bouteille de Soda. Après l’avoir bue, j’ai perdu la tête : il y avait mis de la drogue. Je me suis réveillée alors qu’il m’avait déjà violée. »
En le dénonçant, j’ai été chassée de la maison.
« J’avais tellement peur que je ne savais pas comment en parler » ranconte Felicité.
« J’avais peur de le dénoncer, les gens se seraient moqués de moi. Mais un jour j’ai eu le courage de le dire à sa femme parce que c’était trop difficile à vivre. Elle m’a chassé de la maison en disant que je cherchais à créer un problème dans sa famille. Après ça, je ne savais plus quoi faire, je n’avais que 17 ans et je devais trouver de quoi gagner ma vie. Je n’avais nulle part où aller. Pour survivre, je suis devenue travailleuse du sexe. » explique-t-elle dans des propos relayés par MSF.
Marie, une autre femme du Nord-Kivu de 20 ans, relate son calvaire après avoir été violée en se rendant au champs, cela devant les autres hommes.
« Je me rendais au champ. Autour de 15h, des hommes nous ont arrêtés en route. Ils ont demandé aux hommes de s’asseoir par terre.»
Ils ont dit : « Vous, les femmes, descendez dans la brousse ».
Ils ont alors commencé à nous violer l’une après l’autre. L’une d’entre nous a crié et a voulu résister. Mais ils ont commencé à charger leurs armes en disant qu’ils allaient nous tuer si nous continuions à résister. C’est ainsi qu’ils nous ont violées, toutes. Avant de partir, ils ont pris nos téléphones.» a-t-elle relaté.
